Poser les coudes sur quelque chose qui sert d’appui.

Est-il plus poli de s’accouder ou de « lever le coude » ?

À vrai dire, ça dépend des coudes. Le coude huppé peut s’élever avec classe, une coupe à la main, sans que cela choque l’assemblée qui en profitera pour imiter le geste altier autant que rincedallien. Le coude de la haute ne commettra pas l’erreur de se poser sur une table à manger – ce n’est pas poli – et encore moins dans une assiette à soupe – ce n’est pas propre.

Le coude vulgaire, lui, se posera partout où il peut, fatigué après une journée harassante. Sur le rebord de la fenêtre, sur l’accoudoir du fauteuil, sur le bord d’une table, sur l’oreiller à fleurs du plus bel effet sur le dessus de lit à rayures compensées. Le coude prolétaire aura honte de se lever en public, au début du moins, jusqu’à ce que la force de l’habitude confronte, posé comme levé, le coude aux zincs du quartier.

Quoi qu’il en soit, coude aristocrate ou coude roturier, coude alcoolisant ou coude béquille, l’important n’est-il pas de tous ensemble se les serrer ?

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